Le lendemain, 19 Septembre, je me retrouve en chemin avec Maximin ; nous gravissons ensemble la montagne.
Je trouvais que Maximin était très bon, très simple, et que volontiers il parlait de ce dont je voulais parler ; il était aussi très souple, ne tenant pas à son sentiment ;
il était seulement un peu curieux, car quand je m'éloignais de lui, dès qu'il me voyait arrêtée, il accourait vite pour voir ce que je faisais, et entendre ce que je disais avec les fleurs du bon Dieu ; et s'il n'arrivait pas à temps, il me demandait ce que j'avais dit. Maximin me dit de lui apprendre un jeu.
La matinée était déjà avancée ; je lui dis de ramasser des fleurs pour faire le «Paradis».
Nous nous mîmes tous les deux à l'ouvrage ; nous eûmes bientôt une quantité de fleurs de diverses couleurs. L'Angélus du village se fit entendre, car le ciel était beau, il n'y avait pas de nuages. Après avoir dit au bon Dieu ce que nous savions, je dis à Maximin que nous devions conduire nos vaches sur un petit plateau près du petit ravin, où il y aurait des pierres pour bâtir le «Paradis».
Nous conduisîmes nos vaches au lieu désigné, et ensuite nous prîmes notre petit repas ; puis, nous nous mîmes à porter des pierres et à construire notre petite maison, qui consistait en un rez-de-chaussée, qui soi-disant était notre habitation, puis un étage au-dessus qui était selon nous le «Paradis».
Cet étage était tout garni de fleurs de différentes couleurs, avec des couronnes suspendues par des tiges de fleurs. Ce «Paradis» était couvert par une seule et large pierre, que nous avions recouverte de fleurs ;
nous avions aussi suspendu des couronnes tout autour. Le «Paradis» terminé, nous le regardions ; le sommeil nous vint ; vous nous éloignâmes de là à environ deux pas, et nous nous endormîmes sur le gazon.
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LA BELLE DAME S'ASSIED SUR NOTRE «PARADIS» SANS LE FAIRE CROULER.
M'étant réveillée, et ne voyant pas nos vaches, j'appelai Maximin et je gravis le petit monticule. De là, ayant vu que nos vaches étaient couchées tranquillement, je redescendais et Maximin montait,
quand tout à coup je vis une belle lumière, plus brillante que le soleil, et à peine ai-je pu dire ces paroles : «Maximin, vois-tu, là-bas ? Ah ! mon Dieu !»
En même temps je laisse tomber le bâton que j'avais en main. Je ne sais ce qui se passait en moi de délicieux dans ce moment, mais je me sentais attirée, je me sentais un grand respect plein d'amour, et mon cœur aurait voulu courir plus vite que moi.
Je regardais bien fortement cette lumière qui était immobile, et comme si elle se fût ouverte, j'aperçus une autre lumière bien plus brillante et qui était en mouvement, et dans cette lumière une très belle Dame assise sur notre «Paradis», ayant la tête dans ses mains.
Cette belle Dame s'est levée, elle a croisé médiocrement ses bras en nous regardant et nous a dit : «Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur ; je suis ici pour vous annoncer une grande nouvelle !» Ces douces et suaves paroles me firent voler jusqu'à elle, et mon cœur aurait voulu se coller à elle pour toujours.
Arrivée bien près de la belle Dame, devant elle, à sa droite, elle commence le discours, et des larmes commencent aussi à couler de ses beaux yeux.
«Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller la main de mon Fils. Elle est si lourde et si pesante, que je ne puis plus la retenir.
«Depuis le temps que je souffre pour vous autres ! Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse. Et pour vous autres, vous n'en faites pas cas. Vous aurez beau prier, beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j'ai prise pour vous autres.
«Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième, et on ne veut pas me l'accorder. C'est ce qui appesantit tant le bras de mon Fils.
«Ceux qui conduisent les charrettes, ne savent pas parler sans y mettre le Nom de mon Fils au milieu. Ce sont les deux choses qui appesantissent tant le bras de mon Fils.
«Si la récolte se gâte, ce n'est qu'à cause de vous autres.
«Je vous l'ai fait voir l'année passée par les pommes de terre ; vous n'en avez pas fait cas ; c'est au contraire, quand vous en trouviez de gâtées, vous juriez, et vous mettiez le Nom de mon Fils. Elles vont continuer à se gâter, à la Noël il n'y en aura plus».
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Selon le récit des enfants, la Vierge a invité les gens à respecter le repos du septième jour, et le nom de Dieu. Elle a menacé d'une punition, en particulier une pénurie de pommes de terre, qui pourriraient.
Une grave crise alimentaire causée par le Mildiou de la pomme de terre a frappé l'Europe du Nord-Ouest au milieu des années 1840.
L'effet de la crise sur l'Irlande a entraîné un million de morts et un autre million de réfugiés, déclenchant un siècle de déclin de la population de l'île.
La crise a été particulièrement terrible en Irlande car cette dernière ne pouvait s'industrialiser ou même diversifier sa production (essentiellement des pommes de terres) à cause du pacte colonial qui la liait à l’Angleterre.
À l'exclusion de l'Irlande, le bilan de la crise est estimé à environ 100 000 morts. Sur ce total, la Belgique et la Prusse comptent pour l'essentiel, avec 40 000 à 50 000 morts pour la Belgique,
la Flandre étant particulièrement affectée, et un nombre un peu plus faible, environ 42 000 morts pour la Prusse.
Le reste des décès se sont produits principalement en France, où 10 000 personnes seraient mortes des conditions de famine.
En Irlande, les naissances ont baissé d'un tiers, provoquant la « perte » de 500 000 vies. Les baisses enregistrées ailleurs furent plus faibles mais toujours notables : de 20 à 30 % en Flandre, de 10 à 20 % aux Pays-Bas et environ 12 % en Prusse..
https://fr.wikipedia.org/wiki/Famine_de_la_pomme_de_terre_en_Europe
https://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_Famine_en_Irlande
Le contexte de ces punitions met l'avertissement juste avant l'hiver de 1846-1847, qui était en Europe, et surtout en Irlande et en France, une période de famine dans les mois qui ont suivi l'apparition. Ce fut l'un des facteurs de succès populaire de l'apparition de la Salette.
Mélanie : Ici je cherchais à interpréter la parole : pommes de terre ; je croyais comprendre que cela signifiait pommes. La belle et bonne Dame, devinant ma pensée, reprit ainsi :
«Vous ne me comprenez pas, mes enfants ? — Je vais vous le dire autrement».
La traduction en français est celle-ci :
«Si la récolte se gâte, ce n'est rien que pour vous autres ; je vous l'ai fait voir l'année passée par les pommes de terre, et vous n'en avez pas fait cas ; c'était au contraire, quand vous en trouviez de gâtées, vous juriez, et vous mettiez le Nom de mon Fils. Elles vont continuer à se gâter, et à la Noël il n'y en aura plus.
«Si vous avez du blé, il ne faut pas le semer.
«Tout ce que vous sèmerez, les bêtes le mangeront ; et ce qui viendra, tombera tout en poussière quand vous le battrez. Il viendra une grande famine.
Avant que la famine vienne, les petits enfants au-dessous de sept ans prendront un tremblement et mourront entre les mains des personnes qui les tiendront ; les autres feront pénitence par la faim. Les noix deviendront mauvaises ; les raisins pourriront».
Ici, la belle Dame qui me ravissait, resta un moment sans se faire entendre ; je voyais cependant qu'elle continuait, comme si elle parlait, de remuer gracieusement ses aimables lèvres. Maximin recevait alors son secret.
(A ce moment Mélanie voit que la Belle Dame dit quelques mots à Maximin, mais elle n’entend pas. Puis c’est au tour de Maximin de comprendre qu’elle dit quelques mots à Mélanie qu’il n’entend pas non plus. Puis elle poursuit.)
S’ils se convertissent, les pierres et les rochers deviendront des monceaux de blé et les pommes de terre seront ensemencées par les terres.
Faites-vous bien votre prière, mes enfants ?
Pas guère, Madame.
Ah ! Mes enfants, il faut bien la faire, soir et matin, ne diriez-vous seulement qu’un "Notre Père" et un "Je vous salue". Et quand vous pourrez mieux faire, dites-en davantage.
L’été, il ne va que quelques femmes un peu âgées à la Messe. Les autres travaillent le dimanche tout l’été, et l’hiver, quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la Messe que pour se moquer de la religion.
Pendant Le Carême, ils vont à la boucherie, comme les chiens.
N’avez-vous point vu de blé gâté, mes enfants ?
Non Madame !
Mais vous, Maximin, mon enfant, vous devez bien en avoir vu une fois, au Coin, avec votre père. Le maître du champ dit à votre père de venir voir son blé gâté.
Vous y êtes allés. Votre père prit deux ou trois épis dans sa main, les froissa et ils tombèrent tous en poussière.
En vous en retournant, quand vous n’étiez plus qu’à une demi-heure de Corps, votre père vous donna un morceau de pain en vous disant : "Tiens, mon petit, mange encore du pain cette année, car je ne sais pas qui va en manger l’an qui vient si le blé continue comme ça".
Ah ! Oui, Madame. Je m’en rappelle à présent. Je ne m’en rappelais pas tout à l’heure.
Eh bien, mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple !
Partie 2 à venir : les secrets
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Mgr Darboy, archevêque de Paris, ne croyait pas à la Salette, et pendant deux heures en 1866, il avait fait l'impossible pour amener Maximin à déclarer la fausseté de l'Apparition. C'est pourquoi il déclara:
"Monseigneur, croyez ou ne croyez pas à l'Apparition de la Salette. Mais si je vous disais que vous mourrez fusillé, y croiriez-vous?" .
Monseigneur Duboy partit d'un éclat de rire.
Cinq ans plus pard, le 18 Mars 1871, il était incarcéré à la prison de la Roquette. Le 24 Mai, il tombait sous les balles, après avoir fait réparation d'Honneur à Notre-Dame de la Salette.
https://books.google.fr/books?id=HgazeIhBwVwC&pg=PA51&lpg=PA51&dq=MGR+DARBOY+SALETTE&source=bl&ots=hMAlHwh4fG&sig=n1lCI3lWRKJPFuvxdNOUuHC5c0A&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjygcOT0prKAhXK0xoKHW7tBzwQ6AEISDAI#v=onepage&q=MGR%20DARBOY%20SALETTE&f=false
https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Darboy#cite_note-4
sources
http://lasalette.cef.fr/Le-Message-de-La-Salette
http://www.virgo-maria.org/Documents/la-salette/La%20Salette-Lepidi-C-208.htm
https://fr.wikipedia.org/wiki/Notre-Dame_de_La_Salette
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