dimanche 7 juin 2015

1720 : le Corpus Christi arrete la peste à Marseille ?

UNE PROCESSION DU CORPUS CHRISTI A ARRETE UN FLEAU MORTEL EN FRANCE ?

La Fête-Dieu, appelée aussi Fête du Saint-Sacrement, Corpus Domini, ou Corpus Christi, est une fête religieuse catholique et anglicane, célébrée le jeudi qui suit la Trinité, c'est-à-dire soixante jours après Pâques. 

Actuellement, le nom officiel de la fête, dans l’Église catholique, est « Solennité du corps et du sang du Christ ». Cette fête commémore la présence réelle de Jésus-Christ dans le sacrement de l'Eucharistie. 

Fete du Corpus Christi


C’est sous l’impulsion d’une religieuse du couvent de la Visitation des Grandes Maries, qui s’appelait Anne-Madeleine Rémuzat, que la ville et le diocèse de Marseille furent consacrés au Sacré-Cœur au XVIIIè siècle.(1er novembre 1720).

En effet, depuis quelques années, Jésus apparaissait à sœur Anne-Madeleine, lui demandant d’implorer et de prier pour les pécheurs. 


Il lui montra son Cœur, s’entretint souvent avec elle et reçut du Christ de grandes grâces.


Aux premiers jours du Carême de 1718, le Saint-Sacrement était exposé dans l’église des Cordeliers ; Jésus se montra dans l’Hostie avec un visage plein de compassion. Anne-Madeleine en fut avertie par voie surnaturelle et Dieu lui révéla « que si la ville ne se rendait pas à l’appel de sa miséricorde,...... 




Il la châtierait d’une manière si terrible que tout l’univers en serait épouvanté ».

Elle le fit savoir à l’évêque de Marseille, Mgr Henri-François-Xavier de Belsunce de Castelmoron.



Aussitôt il exhorta ses diocésains à la pénitence. Les Marseillais devaient se convertir, mais sa voix ne fut pas entendue. Deux années s’écoulèrent.




Puis ce fut la terrible peste de 1720. L’entrée du navire, « le Grand Saint Antoine », le 25 mai, apporta la désolation. Des milliers de personnes périrent du fléau.

Le « Grand Saint-Antoine »était un trois mâts carré de fabrication hollandaise. Parvenu à Marseille le 25 mai, le vaisseau mouilla à Pomègues jusqu'au 4 juin; il fut alors autorisé à se rapprocher des infirmeries d'Arenc pour y débarquer passagers et marchandises, puis isolé à l'île de Jarre le 27 juin.


Vue de l'hôtel de ville et d'une partie du port de Marseille pendant l'épidémie de peste de 1720.


 Le Régent ordonna le 28 juillet de faire brûler le navire et sa cargaison mais cet ordre ne fut exécuté que les 25 et 26 septembre 1720. Son épave calcinée semble avoir été retrouvée en 1978 par une association de plongée sous-marine, I'A.R.H.A.



    Le Chevalier Roze à la Tourette  Ensevelissement des cadavres par les forçats

Les dix décès survenus à bord du navire ne présentaient pas apparemment les symptômes caractéristiques de la peste que sont les charbons et les bubons.

 Ces manifestations évidentes apparaîtront dans la ville lorsque commenceront à s'y répandre les tissus en provenance du Grand-Saint-Antoine infestés de puces porteuses du bacille de Yersin.

Marseille devint un objet d’horreur », perdant la moitié de ses habitants : 38000 victimes.




À partir du 9 août, il meurt plus de cent personnes par jour
 Les infirmeries ne peuvent plus recevoir les malades ; les cadavres sont jetés dans les rues.



Fin août tous les quartiers de Marseille sont touchés, y compris le quartier de Rive-Neuve séparé de la ville par le port et le vaste arsenal des galères.

Malgré les mesures prises par le chevalier Roze qui est alors capitaine de ce quartier, il a été impossible de couper toute communication avec la vieille ville contaminée d'où l’extension de la contagion.


Vue du Cours de Marseille (boulevard de la Canebière) pendant l'épidémie de peste de 1720. enceande)e communion et l'ue et romaine30im



Il meurt alors trois cents personnes par jour.




Des familles entières disparaissent,
aucune rue de la vieille ville n'est épargnée. Les églises ferment leurs portes les unes après les autres : il meurt alors mille personnes par jour.


Tableau de Michel Serre Devant l'Hôtel de Ville de Marseille, des morts et des malades de la peste en 1720.


Mgr de Belsunce demeura intrépide au milieu des morts et des mourants. Anne-Madeleine Rémuzat suppliait avec ses sœurs visitandines. Jésus demandait « qu’on instituât une fête solennelle,


 au jour qu’il s’était choisi lui-même pour honorer son Sacré-Cœur, et en attendant qu’on lui rendît cet honneur, il fallait que chaque fidèle se dévouât par une prière, au choix de l’évêque à honorer ce Cœur adorable ».


L'évêque de Marseille, Mgr Belzunce, eut une inspiration. Dans l'espoir que la propagation de la maladie prendrait fin, il consacra Marseille au Sacré-Cœur de Jésus et a organisé une procession eucharistique.(source Catholic herald)

C’est le premier novembre 1720, en la fête de la Toussaint, qui était un premier vendredi du mois, que de bon matin,

Mgr de Belsunce se présenta, pieds nus, le crucifix entre les mains, une corde au cou, pour célébrer la messe pour les vivants et les morts et avant la bénédiction,



 il lut « l’Amende Honorable » par laquelle il consacrait pour toujours son diocèse, ses diocésains et toute la ville au Cœur Sacré de Jésus. Marseille ouvrait la voie, car ce fut la première ville, le premier diocèse dans le monde à l’être de façon si solennelle.

L'intervention miraculeuse s'est déroulé en novembre 1720 ,mais la fete du Sacré-Coeur tombait en juin,dans la semaine suivant le Corpus Christi  (les 2 fetes sont liés) et 

Mgr Belsunce avait demandé  la protection de Marseille pour la fete du Sacré Coeur de 1721. (voir sources)




Le 31 décembre 1720, il organise une procession générale sur les fosses communes situées pour la plupart à l'extérieur des remparts ; la bénédiction est donnée à chacune de ces fosses. Afin d'apporter une aide matérielle aux malades, il aliène une grande partie de son patrimoine.



Sur plus de deux-cent cinquante religieux, un cinquième d'entre eux, comme le père jésuite Millet succombent à l'épidémie en soignant et portant secours aux pestiférés.

 Ces attitudes courageuses ne sont pas généralisées . Ainsi les moines de l'abbaye Saint-Victor se renferment derrière les murailles de leur monastère et se contentent d'envoyer quelques aumônes . De même les chanoines de l'église Saint-Martin, qui sera démolie au xixe siècle pour la réalisation de la rue Colbert, se réfugièrent à la campagne. (wikipédia)

Le 20 juin 1721 Mgr de Belsunce organise une grande procession à l'occasion de la fête du Sacré-Cœur

 La peste cessa pour reprendre quelques mois plus tard, puis le fléau ayant disparu,  À la demande de Mgr de Belsunce, les échevins font le 28 mai 1722 à la suite de cette rechute le vœu solennel d'aller entendre à chaque date anniversaire la messe au monastère de la Visitation

et d'offrir « un cierge ou flambeau de cire blanche, du poids de quatre livres, orné de l'écusson de la ville pour le brûler ce jour-là devant le Saint-Sacrement  ». Ce vœu du 28 mai 1722 ne cesse d'être accompli jusqu'à la Révolution.

Au total, l'épidémie fait entre 90 000 et 120 000 victimes environ (Marseille y compris) sur une population de 400 000 personnes. Les derniers foyers s'éteignent à la fin de 1722 dans les communes d'Avignon et d'Orange.

C’est désormais la Chambre de Commerce de Marseille, qui offre un cierge à l’archevêque, en présence du premier magistrat de la ville, du représentant de l’Etat, des élus, des autorités civiles, militaires, économiques.

SOURCES




la fete du Sacre Coeur

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